Un skateur dans la place !

Description

Fred Mortagne, photographe et vidéaste lyonnais, est monté sur son 1er skate à l’âge de 8 ans, au début des années 80. Depuis plusieurs années, ses photos en noir et blanc rendent hommage à une culture du skate fortement ancrée dans la ville.

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Fred Mortagne
Fred Mortagne © Olivier Dézèque

Texte

Comment a démarré votre histoire avec le skate ?
Fred Mortagne
 : Ça fait plus de 42 ans que je fais du skate, c’est une très longue histoire qui a débuté dès le CE2. Et puis, au début des années 90, j’ai vraiment découvert l’univers du skate, la pratique, le sport, les figures... Je me suis rendu compte qu’à Lyon, il y avait une vraie scène du skate, des magasins spécialisés, la piste qu’on appelait « cours Charlemagne », et des figures locales comme Jérémie Daclin par exemple, qui était déjà champion de France quand j’ai commencé. Donc j’ai baigné dans la culture du skate, puis dans les années 90, on est passé au skate de rue et beaucoup moins dans les skate park. Au même moment, la place Louis Pradel qui était en travaux est apparue, et c’est vite devenu naturellement le spot des skateurs, et le mien.

Pourquoi avoir choisi de photographier cet univers ?
En tant que skateur, j’étais fasciné par le monde du skate dans les vidéos, dans les magazines... Et si j’ai vite compris que je n’aurai pas le niveau suffisant pour être skateur professionnel moi-même, je sentais quand même un lien très fort avec le skate, que je ne saurai pas forcément expliquer. Quand on est skateur, on baigne dans un milieu culturel prégnant, très foisonnant, et je me suis dit qu’il fallait que je trouve un moyen de rester dans une communauté qui m’avait beaucoup touché. Et comme à Lyon, il y a un très très haut niveau, j’ai commencé par faire des vidéos avec les grands skateurs lyonnais. Et finalement, d’une certaine manière, j’ai commencé mon métier sur la place Louis Pradel... !

C'est quoi la culture skate pour vous, en 3 mots ?
Un sport, un mode de vie, et... une école artistique ! On y retrouve plein de techniques et de pratiques liées à l’art : du graphisme sur les planches, de la photo, de la vidéo... La musique aussi, parce que les skateurs on fait toute leur culture musicale avec les vidéos de skate : du hip-hop à la musique classique en passant par le rock... C’est vraiment ce trio : sport, lifestyle et art selon moi !

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C’est la première fois qu’il y a ce lien direct entre la place, la Fête des Lumières et le skate.

 

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Comment HDV est-il devenu un lieu emblématique dans la culture skate ?
L’importance de HDV est avant tout liée à la pratique des skateurs, qui en a fait le spot principal des Lyonnais depuis 1994. Ensuite, les vidéos et les photos ont fait rayonner Lyon en France, en Europe et dans le monde, à travers le prisme du skate. C’est une place qui se prête au skate par sa configuration même : le sol, la pyramide, les bancs... Mais c’est surtout un spot central, en plein cœur de la ville. Ce qui compte dans le skate, ce n’est pas forcément la pratique elle-même, mais aussi tout le côté social, communautaire : le fait de se retrouver. Le problème des skate-parks, c’est qu’ils sont souvent construits loin et excentrés, donc les skateurs n’y vont pas forcément : on préfère les endroits qui nous permettent de se retrouver spontanément ensemble. C’est aussi un spot pour lequel les skateurs se sont mobilisés : en 2018, on a participé à repenser la réhabilitation de la place Louis Pradel avec la Métropole. Les skateurs, présents là depuis des années, ont apporté leur connaissance du lieu. Grâce à ça, on a réussi à maintenir la pratique du skate tout en choisissant des matériaux qui protègent la place sur le long terme.

Participez-vous au projet HDV - 40 ans de skate à Lyon ?
Oui ! Rémy Bergeron m’a sollicité pour participer à l’œuvre HDV- 40 ans de skate à Lyon, qui aura lieu sur la place. Il y aura un logo HDV qui sera composé de mes photos et de celles d’autres photographes. L’œuvre comprend aussi des installations lumineuses de figures de skateurs sur la pyramide. C’est la première fois qu’il y a ce lien direct entre la place, la Fête des Lumières et le skate. C’est vraiment symbolique parce que ça ancre la pratique dans la place, en montrant que ça fonctionne, et même que c’est devenu indissociable.

A suivre sur Instagram : https://www.instagram.com/frenchfred/

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Stéphane Giret skate sur HDV
Stéphane Giret skate sur HDV © Fred Mortagne