Deux anniversaires majeurs marquent l’année 2023. Le premier correspond aux 50 ans de la création de l’Université Jean Moulin Lyon 3. Le deuxième temps
fort est celui de la commémoration du 80e anniversaire de la mort de Jean Moulin, héros de la Résistance. La volonté de célébrer ces deux dates s'est concrétisée par la création d’une œuvre destinée à tous, à découvrir dans la cour intérieure de la Manufacture des Tabacs. Un peu excentrée dans le parcours de la Fête des Lumières, cette proposition artistique mérite le détour. Parce que le lieu même est magnifique et parce qu’étudiants, enseignants, historiens et spécialistes de la lumière ont échangé pendant plusieurs mois pour concevoir et produire cette projection-hommage, à la fois ambitieuse et énergétiquement responsable.
L’histoire est enseignée ici, comme la géographie, le droit, les arts et lettres, la gestion ou encore la philosophie ; toutes les disciplines font l’objet de recherches, de productions officielles et de passerelles pédagogiques avec l’international. L’écosystème de l’Université Jean Moulin fait vivre les valeurs du nom qu’elle porte : les liens entre Lyon et cette figure majeure sont inscrits dans notre géographie, nos repères, nos attachements à la ville. Ils sont gravés ici et dans l’Histoire contemporaine. Jean Moulin, Rex dans la clandestinité : c’est lui qui a mis en place les piliers de la Résistance intérieure et extérieure, qui a œuvré au rapprochement des organes de la zone libre, créé le Comité directeur des Mouvements unis de la Résistance (MUR). Arrêté et torturé par la Gestapo il y a 80 ans, il est mort héroïquement le 8 juillet 1943, sans livrer le moindre secret. Le refus de toute forme de racisme, la dénonciation des autoritarismes, le courage et le discernement constituent ses valeurs. Des fondamentaux qui parlent toujours et demeurent nécessaires… Lyon, ville lumière, se réclame de cette personnalité éclairante qui était aussi un passionné d’art. Car avant d’être le héros national enterré au Panthéon, Jean Moulin avait été préfet mais aussi galériste, dessinateur et même céramiste… Il avait notamment fréquenté des poètes majeurs comme Max Jacob et il croyait à la curiosité pour toutes formes de création artistique.