"La Fête des Lumières est un terrain de jeu formidable pour les créateurs"

Vous participez à la Fête des Lumières depuis plus de 10 ans : quel est le souvenir que vous gardez de vos premières créations à Lyon ?
Moetu : La 1ère image, une image fixe des Anooki, diffusée le soir des calages, sur la gare Saint-Paul... nous l'avons trouvée grandiose ! Nous avions l'habitude de travailler sur des projets numérique pour les écrans de nos ordinateurs, ou sur des installations dans des musées. La gare Saint-Paul est immense à côté !
Et surtout c'est la 1ère fois qu'on voyait un public réagir, s'émerveiller, rire devant notre travail. On a compris ce jour là qu'il fallait aller plus loin et faire chanter et danser le public avec les Anooki. On l'a fait 2 ans plus tard sur l'Opéra de Lyon.

Que deviennent les Anooki, vos personnages iconiques ?
David : Lyon a été un formidable tremplin pour les Anooki. Depuis leur passage gare Saint-Paul en 2012, ils voyagent dans des spectacles et des statues monumentale dans l'espace urbain. Nous les avons présenté à Dubai, Sharjah, Singapour, Osaka, Kiev, Torun, Hong Kong, Rennes, Blois, Doha, Londres, Grand Rapids (US), Avignon. Leur langage universel et leur message fait vibrer des publics très variés, tout autour du monde.

Grand Mix au Musée des Beaux-Arts de Lyon a beaucoup plu à Lyon et a ensuite voyagé à l’international. Comment avez-vous exploité le succès de 2022 dans d'autres festivals, en France ou à l'étranger ?
David : Le Grand Mix a fait un grand bruit effectivement, et nous avons adapté le concept avec d'autres peintures, d'autres musiques, sur d'autres bâtiments à Eindhoven, Amsterdam, Morat (Suisse), Adelaide (Australie), Torun (Pologne), Paris (Paris 2024), Lens, Lille.
Et d'ailleurs, nous présentons le Megamix du Louvres-Lens cette année à la Biennale Internationale des Arts numériques Némo, au Centquatre à Paris du 11 octobre 2025 au 11 janvier 2026. 
Moetu : Nous travaillons aussi actuellement avec les peintures des Musées d'Avignon pour réaliser un Grand Mix sur le mythique Palais des Papes les 19, 20, 21 et 22 décembre prochains.
David : Le public passe un moment musical étonnant et joyeux. C'est très jubilatoire (pour nous, et aussi pour le public) de sortir une collection du musée et qu'elle s'éclate sur des tubes interplanétaires. Le Grand Mix est un formidable objet de médiation culturelle. Il présente les peintures anciennes d'une manière accessible, sympathique et drôle. Un public peu habitué aux musées peut alors se familiariser avec ces peintures... Et oser peut-être plus facilement en pousser les portes et rencontrer les vraies œuvres. 

Votre histoire est très liée à Lyon : est-ce que la ville reste une source d’inspiration pour vous ?
Moetu : Nous vivons à Lyon depuis presque 25 ans, nous aimons beaucoup cette ville pleine de lumières. La Fête des Lumières est un terrain de jeu formidable pour les créateurs. Et une vitrine immense. Un modèle pour de nombreuses villes dans le monde. C'est une grande chance pour nous !

Et maintenant ? Quels sont vos futurs projets ou idées pour les années à venir ?
Moetu : Nous espérons bien revenir avec un nouveau projet à la Fête des Lumières. En attendant, les Anooki entrent à la Galerie d'art Estades à partir du 22 novembre. Nous préparons une belle exposition avec des statues (notamment en bronze) et des œuvres sur papier, jusqu'au 10 janvier 2026. Nouveau format, nouveau lieu, nouvelles techniques !